Faire son propre compost

12 Mar 2021 | éco-citoyenneté

Comment composter

 

Une solution écologique pour réduire ses déchets !

Réduire sa production de déchets, alléger le traitement des ordures ménagères de la collectivité tout en fabriquant un amendement « maison » pour fertiliser jardin et jardinières : c’est possible grâce au compostage, même en ville si on a un balcon ou un petit jardin. Issu de la fermentation des déchets organiques, riche en minéraux, le compost apporte au sol les éléments qui se sont épuisés au cours des cultures : une façon de rendre à la nature ce qu’elle nous a donné.

Quels déchets composter ?

Un tiers des déchets qui finissent dans les poubelles pourraient être compostés, qu’ils proviennent de la cuisine (restes de repas, épluchures, pain, croûtes de fromage…), de la maison (papiers, mouchoirs et essuie-tout non colorés, cendres de bois, …) ou du jardin (tonte, fleurs fanées, feuilles, …). Et pour les déchets qui se dégradent plus difficilement (branches, trognons de fruits, coquilles d’huître ou d’œufs), il suffit de les broyer finement.
Contrairement au compostage industriel où la température monte rapidement en puissance, tuant au passage maladies et germes pathogènes, le compost individuel augmente peu en température, car la chaleur s’échappe : il faut donc soigneusement éviter d’y adjoindre des végétaux malades, ou des herbes indésirables (mauvaises herbes) en graine qui pourraient se propager dans le sol.

À NOTER : certains déchets sont à exclure dans un tas de compost. Ce sont par exemple les textiles synthétiques, les couches-culottes, tous les produits peints ou traités (papiers, bois, menuiseries, etc.), les poussières et sacs d’aspirateurs, les fumiers d’élevage intensif, les herbes indésirables (ou mauvaises herbes) en graine, les feuilles de rhubarbe, de saule, de noyer ou d’espèces exotiques, les écorces d’agrumes traités. Plus généralement, aucun produit chimique n’est toléré dans le compost.

En tas ou bac ?

Tas ou bac, l’essentiel est de choisir le plus adapté. Le tas est approprié dans un grand jardin, mais il est exposé aux intempéries et aux animaux. Il faut le placer à mi-ombre, loin des voisins, à l’abri du vent et de la pluie (pour éviter le lessivage de la précieuse matière organique). Un brassage régulier suffit pour l’entretien. Le processus de fermentation dure environ 6 mois.
Si l’on habite en ville, que l’on dispose d’un balcon ou d’un petit jardin, quelques planches assemblées, espacées de quelques centimètres, avec une face amovible et surmontées d’un couvercle feront l’affaire. Il est possible d’acheter un bac à compost en jardinerie, quincaillerie ou grandes surfaces. Le compostage y durera 4 à 5 mois, mais il faut le surveiller et le brasser régulièrement, sans mélanger les déchets frais et les fermentés.
Il est aussi possible d’avoir 2 composteurs : un pour prélever l’amendement déjà mûr, et un autre pour débuter le compostage des déchets frais.

La recette d’un bon compostage domestique

L’objectif est de faciliter le travail des micro-organismes (bactéries, champignons…) et de la micro faune (acariens, lombrics…) qui vont faire le travail de décomposition. En prime, pour les enfants ou les plus grands, c’est une belle leçon sur le cycle de vie de la matière et la transformation des déchets.

  • Varier : alterner les déchets carbonés (brindilles, feuilles, papiers…) qui se décomposent lentement, avec les déchets azotés (tonte, restes de cuisine…) qui fermentent rapidement et ont tendance à pourrir ; les déchets humides (gazon, fruits abîmés) qui risquent d’asphyxier le mélange en se tassant, avec les déchets secs (paille, sciure, broussailles…) ; les déchets grossiers (coquilles de noix, brindilles…) qui aèrent le tas au risque de trop l’assécher, avec les déchets fins (thé, marc de café…) qui se tassent vite. Mélangez-les, ou alternez-les en fines couches.
  • Aérer : l’oxygène est le principe actif du compostage, il faut donc penser à brasser souvent le tas en vrac ou en bac, surtout au début, puis tous les 2 ou 3 mois. Ce brassage évite l’émission de méthane, important gaz à effet de serre.
  • Surveiller l’humidité : le mélange ne doit être ni trop sec, ni trop humide.
    Trop humide ? Exposez-le au soleil, ajoutez de la terre sèche. Trop sec ? Arrosez-le. Il n’y a plus de dégagement de chaleur ? Relancez-le en l’aspergeant de compost déjà mûr ou de fumier frais.

Les outils de base du jardinier suffisent

Pour bien composter, il suffit d’un seau ou d’une poubelle pour le tri sélectif préalable des déchets ; d’une fourche pour brasser et aérer le compost ; d’une brouette ou d’un seau pour le transporter jusqu’au potager ou aux jardinières à amender ; d’un sécateur, une serpe ou une cisaille pour réduire et broyer les déchets trop grossiers ; d’un grillage fixé à un cadre pour tamiser le mélange à la fin du processus.

Comment l’utiliser ?

Le compost est utilisable à plusieurs stades de sa maturation. Après 3 à 12 semaines, le jeune mélange peut servir de paillage (2 à 4 cm d’épaisseur) au pied des plantes pour les protéger des mauvaises herbes. Après 3 à 6 mois, le compost frais peut être épandu, à l’automne, en le mélangeant aux couches superficielles du sol. Enfin, au bout de 6 à 8 mois, parvenu à maturité, le compost a une structure granuleuse et une bonne odeur d’humus : il est prêt à remplir son rôle d’amendement, au printemps et à l’automne, mélangé à de la terre ou à du sable et incorporé au sol. Comptez 6 à 8 kg par m².

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